JW'

LABYRINTE

D E

VERSAILLES.

A PARIS,

DE L'IMPRIMERIE ROYALE.

M. DC. LXXVII.

r vr C"

r% •"

DESCRIPTION

DU LABYRINTE

DE VERSAILLES.^

J^Ntre tous les Bocages àu^ Petit. Parc de VerJaiUùf ^ celuy c^uon nom-* me le Lahjrinte ^ eji fur tout recom^ mandahle far la nouveauté du dej^ feïn, & far le nombre & la diver- Jtté de fis Fontaines. Il eft nommi Labyrinte, farce qu'il s'y trouve 'vna infinité de fetites allées tellement mé\ Ices les unes dans les autres, quil efi^ frefque imvoj?ihle de ne, sly fas éga- rer: mais auft afin que ceux qui s'y fer dent , fuirent Je ferdre agréable^

ment, il ny a. f oint de détour qui

a ij

4 Labyrinte

tu ^rejcjjtc ^Injleurs Fontaines en mef

me temps a la ^eùé ^ en forte quà chaque vas on ejt ftirpris var quel- que noHVcl ohjet.

On a choijî pour fujet de ces Fon^ tamcs une partie àts Fables à^JEfo- fe ^ & elles font fi nai"jement expri-- mees ^ quon ne peut rien 'voir de plus vtgenieufement exécuté. Les animaux de hronT^ colorié félon le naturel y font fl bien défgnez^, quils femblent ejlre dans Inaction mefme qutls reprefen- tent i d* autant plus que l'eau qu'ils jettent y imite en quelque forte la pac- tole que la Fable leur a donnée.

La différente difpofitîon de cha- que Fontaine fait aufi une di'verfi^ tres^agréable s & les couleurs bril- lant es des coquilles rares, & de la

DE Versailles. f

rocaille jine dont totu Icj baj^ms font

omez^y fe mêlent fi heunvjfem^nt ^- njec la njerâure des valijfades, c^uon. ne Je lajfe jamais d' admirer cette pro^ digienfe c^uantité de Fontaines qiéfi^r-' prennent tontes Par la fingularité da l'invention. Par la. jupe exprefiion de ce au elles reprefintenty Par la beauté des animaux d.ont elles font accom* vagnées, & par i abondance de teau quelles jettent.

On a cru quil efioit à propos d^ faire une exaUe defcription de cha-- que Fontaine en particuliery pour ac- compagner les Ejlampes quon en a fait faire ; & afin de faire connoitre comment chaque Fable ef fdellement reprefentée y on trouvera de fuite par

ordre une courte narration de la Fa-

a iij

4: L A B Y R I NT È

Uej & tim courte àejcrïpion de la. manière dont la Fontaine ejt dtj^o-. fée.

- En entrant} on trowve deux Figu^ re<f de bronze ijeintes au naturel , &. vofées chacune fur un pied-d'eftal de rocaille : lune re^re fente /Efofe , ïau^ tre l'Amour. jEfpe tient un rou^ leau de vapier^ & montre l* Amour iqui tient un peloton de fi y comme pour faire connoltre o^ue fi ce Dieu \engage le^ hommes dans de fâcheux ^ahjrintesy il na pas moins le fecret de les en tirer lors qu'il efi accompa^ \gné de la frg^f^ ^ dont JEfope dans fes Fables enfèigne le chemin.

En fiite on trouve les Fontaines 'au nojnbre de c[uarante en i ordre qui 'fiit: A chacune de ces Fontaines on

D E V E R S A la X E S. f

Vf pratiqué une -place ^ ou jur une lame de bronXe peinte en noir il y a une Infcrivtton de quatre Vers ecri^ te en Lettres d'or. Ces Vers faits par Monjleur de Benfèrade , expliquent la Fable, & en tirent la moralité.

. I. F A B L E.

Le Duc & les Oijeaux,

yj N jour le Duc fut tellement batit par les Oifeaux, à caufe de fon vilain ^

chant, & de fon laid plumage, qu'il n'a depuis ofé fe montrer que la nuit»

Vi^iV grand demy-Dome de treillage orne d'architeéiure ^ eft en dedans rempli de toute forte d'OiJeanx perche:^ fur des branches ^ mi jettent de l'eau en mille manières différentes Jur le Duc qui efl en bas au milieu d'un haf- fin de rocaille. Les Oifeaux paroi ffent tous

a iiij

S^ L A B Y R I N T E

anime:^ de colère ^ (y le pauvre Duc femhU tout honteux de fa dif grâce ^

II. FABLE.

Les Coqs & la Perdrix.

ij N E Perdrix s*affligeoit fort d'eftrc batuë par des Coqs y mais ayant veû quils fe batoient eux-mefmes, elle fe confola.

vy M voit la Perdrix fur un petit rocher de rocaille^ qui jette de l'eau en l'air ; cjjr aux deux cofle^ fur deux petits rochers plus eleve:^, deux Coqs vomiffent leau dans un bajjin,

III. FABLE.

Le Coq & le Renard,

\j N Renard prioit un Coq de det cendre pour fe réjouir enfcmble de la paix faite entre les Coqs &: les Renards. Volontiers , dit le Coq , quand deux

DE Versa il le s. p

Lévriers que je voy qui en apportent la nouvelle, feront arrivez: le Renard re- mit la réjouïflance à une autre fois, ôc s'enfuit.

/ y E Coq fur un haut f illier de rocaille ^ de "verdure y njomit de l'eau contre le Re^ nardj qui en bM de dé^it jette de l'eau contre le Coq.

IV. FABLE.

Le Coq & le Diamant.

\j N Coq ayant trouvé un Diamant, dit : J'aimerois mieux avoir trouvé un grain d'orge.

.jTl.'V milieu d'un hajjiny le Coq qui tient fous Ja^atte un gros morceau de criflal taillé en Diamant y jettant un long trait d'eau en l'air y femhle Je plaindre au Ciel de n avoir pas plutojl trouve un grain d'orge.

lO L AB Y R I N TE

-. s-

V. FABLE.

Le Chat ^enàu & les Rats.

XjN Chat fc pendit par les pattes, êc faifant le mort, attrapa plufieurs Rats. Une autre fois il fc couvrit de farine. Un vieux Rat luy dit: Quand tu ferois le fac à la farine, je ne mapprocherois pas.

/ y E Chat pendf^ fur le haut d'une ejpece d'amortijjement de rocaille ^ njomit de l'eau dans un hajjtn; les Rats autour jettent de l'ean contre luy ^Jans l 'ojer ah order,

VI. FABLE.

L Aigle & le Renard.

'■ yj N E Aigle mangea les petits d'un Renard au pied de larbrc eftoit fou nid, ne croyant pas qu*il pûft s'en van- ger : mais le Renard ayant trouvé un

DE Versailles. ly

flambeau allumé , mit le feu à larbrc ,' ôc brûla les Aiglons.

i/N tronc d*arhre parfaitement bien imitée porte un bajjtn de hronT^e dore amour duquel font des aiglons : le Renard au pied du tronc tient un flambeau allumé dans fa gueule » C^ du milieu du bajjtn il fort un jet»

VII. FABLE. Les Faons & le Geay^

I ,E Geay s'eftant un jour paré des plu- mes de plufieurs Paons , vouloir faire comparaifon avec eux : chacun reprit fes plumes, ^ le Geay ainfi dépouillé leur fervit de rifée.

J^ Es deux cofle^i ^'^^ grand bajjin^ huit Paons place:^fur de petits rochers plus éleve-^ les uns que les autres j *vomiffent de l*eau fur le Geay, Au fond^ fur un autre rocher plus eU'véjUn Paon ^ la queue épanouie ^ jette de l'eau, qui tombe par nappes en cafcade dans le.

n Lab.yrinte

baljtn. Ah milieu de toute cette cheute d'eau

en a/oit le pauvre Geay prejquf tout dépouillé*

VIII. FABLE.

Le Coc & le Coc^d*Inde.

yj N Coc-d'Inde cuira dans une cour en faifanc la roûc. Un Coc s*en ofFen- fa, & courut le combatre, quoy qu'il fuft entré fans deffein de luy nuire.

/ _j E CoC'JtInde faifant la rouëj f!^ le Coc animé de colère , forment deux ^os jets au milieu ^un hajfm,

IX. FABLE. Le Paon & la Pie,

JLEs Oifeaux élurent le Paon pour leur Roy , à caufe de fa beauté. Une Pie s'y oppofa, & leur dit qu'il falloir moins regarder à la beauté qu'il avoit^ qu'a la vertu qu'il n'avoit pas.

DE Versailles. 13

Ji Lufieurs Oifèaux des plus rares font place:^ fur un amphiteatre de rocaille j cir jettent de l'eau. Au fond efi le Paon jettant de l'eau, qui tombe par nappes en cajcade dans le baj^in. La Pie fur un petit rocher femhlc plaider fa caufe , ^ jette de l'eau contre le Paon.

X. FABLE.

Le Dragon 3 l'Enclume^ & la Lime.

yj N Dragon vouloit ronger une En- clume. Une Lime luy dit : Tu te rom- pras plûtoft les dents que de Tentamcrj je puis moy feule avec les miennes te ronger toy - mefme , &: tout ce qui eft icy.

^y Ne ej^ece de rocher fawvage reprefente ï antre du Dragon y qui mordant l'Enclume, yomit deffus un torrent d'eau.

\ XL FABLE.

Le Singe & fhf Petits.

yj N Singe trouva un jour un de fes Petits fi beau , qu'il , l'étouffa à force dq l'embrafler.

J Rfik Singes adojje^ foutïenmnt une co- ouille ronde de hron-^e dore ^ fur le milieu de lamelle un Singe étreint dans fes bras un de fes Petits ^ mi jette un long trait d'eau en l'air, ^^i '- ^

XI L FABLE.

Le Combat des Animaux.

I . E s Oifeaux eurent guerre avec les ^ Animaux terreftres. La Chauve - fou ris croyant les Oifeaux plus foibles, palfa du cofté de leurs ennemis, qui perdirent pourtant la bataille. Elle n'a dçpuis ofé retourner avec les Oifeaux, 6^ ne vole plus que la nuit. ' ' -'^

deVersailles. 15

y_^Ene Fontaine eft dans_ un grand cahinet de treillage de fer CjT* de bois j couvert de chè- vrefeuille j de rojcsj CjT* autres Jleurs. Il eft orne d' architecture ^ ç^ finit en dôme ouvert par enhautj avec une petite haluftrade autour de l'ouverture, La corniche ç^ la voiite de ce cahinet font pleines d'OiJeaux de toutes les eft>eceSj qui vomijjent de l'eau en h as dans un hajjin de rocaille j du milieu duquel s' ê levé un rocher; (^ le long de ce rocher on voit monter plujieurs Animaux a quatre pieds , qui jet- tent de l'eau contre les Oifeaux, Tout au tour du cahinet y fur des rocailles , on voit encore d'autres Animaux ; ^ dans quatre niches ^ il y en a encore plufieurs qui jettent une telle abondance d'eau, que cela repre fente naive^ ment une guerre. Mais ce qu'il j a fur tout d'admirable y c'eft le nombre infini d' Animaux tous en différente attitude :, f0 les uns ^ les autres paroiffent en colcre ^ ç^ anime:(^ au combat. A l'entrée de ce cabinet , deux Sin- ges plaijamment monte:^ Jur des Chèvres, jettent par Jurprije de l'eau par un cornet de bronze doré.

16 Làbyrinte

XIII. FABLE.

Le Renard & la Grue.

yj N Renard ayant invité une Grue à manger, ne luy fervit dans un baffin fort plat que de la bouillie^ quil man- gea toute luy feul.

L^XJr un petit rocher de rocaille on "voit te Renard (^ la Crue. Le Renard a le mufeau fur une foucoufe de vermeil derê ^ l'eau forme une nappe ^ ^ la Grue fait un jet en l'air,

XIV. FABLE.

La Grue & le Renard*

\ A Grue pria en fuite le Renard, & luy fervit aufli de la bouillie, mais dans une bouteille , faifant entrer fon grand bec , elle la mangea toute feule.

Sur

DE Versailles» 17

<3 ^^ ^^ p^^^f rocher la Cicogne a jon bec dans un "vap de criflal que forme l'eau y ^ qui efl garni de 'vermeil doré. Le R,enard au^ Prés jette de l'eau,

XV. FABLE.

La Poule & les Poupns.

ij Ne Poule voyant approcher un Mi- lan, fit entrer fes Petits dans une cage, ^ les garantit ainfi de leur ennemi.

JiJ Ans un deniy-Dome de treillage orne d'Architecture^ on voit les Poules qui jettent de l'eau. Les Petits font enjèrme"^ dans une cage qui efl formée far l'eau mefme^ a travers dt laquelle on les voit. Le Milan vomit de l'ca» d'enhautj ou il paroifl les ailes étendues^

XVI. FABLE.

Le Paon & le KopgnoL

iJN Paon fc plaignoit a Junon n*avoir pas le chant agréable comme k

l8 t A B Y R IN TE

Roflîgnol. Junon luy dit : Les Dieux partagent ainfi leurs dons; il te furpafle en la douceur du chant; tu le furpaffes en la beauté du plumage.

/ y E Paorij la queue épanouie ^ êleve Jur un Petit rocher:, ^omit de l'eau dans un ha^in, Plujieurs Ro^ignols en b^ forment des jets en l'air,

XVIL FABLE.

Le Perroquet & k Sin^e.

\j N Perroquet fe vantoit de parler comme un homme. Et moy, dit le Sin- ge, j'imite toutes fes allions. Pour en donner une marque, il mit la chemife d*un jeune Garçon qui fe baignoit, & s'y cmpeftra fi bien, que le jeune Gar- çon le prit, & lenchaifna.

J^ Eux Perroquets êle've:(^Jur de petits ra^ chèrs "vomffent de l'eau en bas dans un baf- Jm, Lf Si^gc ajfis Jur un tronc d'arbre^ de-

DE Versailles. as>

pl^eré de fe 'voir emharajp dans une chemijcj levé U te fie, O* firme un ^os jet,

XVIII. FABLE. ,

Le Singe juge.

yj N Loup & un Renard plaidoicnt lun contre Tautrc pour une affaire fort embrouillée. Le Singe qu'ils avoient pris pour Juge, les condamna tous deux à l'amende, difant qu'il ne pouvoit faire mal de condamner deux i\ méchantes beftes.

JLJ *Vn cojlé du hdjjtn font les Renards,

& de l'autre les Loups j oui jettent de l*eau. Au finds , dans un fauteuil de rocaille, un gros Singe pavement ajfts^ ç^ accoudé, 'vomit de l'eau, A fes deux cofle:^^ deux Singes j l'un la baguette à la main en forme d'HuiJJter, t autre écria) ant comme un Crever J jtttent de teauj cjT* rendent cette Fontaine fort di'vsr^ tijfantc^

bij

ZO 1^ L A B Y R I N T E

XIX. FABLE.

Le Rat & la Grenouille,

\^j N E Grenouille voulant noyer un Rat, luy propofa de le porter fur fon dos par tout fon marefcage. Elle lia une de fes pattes à celle du Rat, non pas

Î)our l'empefcher de tomber comme el- e difoit, mais pour l'entraîner au fond de l'eau. Un Milan voyant le Rat, fon- dit deffus, & l'enlevant enleva auflî la Grenouille, àc les mangea tous deux.

/ jE Rat ^ la Grenouille lie^ enjemble^ ^ couche":^ dans le bajjin^ font chacun un jet, jLe M'tlan^ en haut^ Us ailes étendues^ vomit de t eau fur eux,

XX. FABLE. Le Lié'vre & la TorPiié.

yj N Lièvre s'étant moqué de la len- teur d une Tortue, de dépit elle le défia

DE Versailles. 2:1 à la courfe. Le Lièvre lavoir partir, & la laifle fi bien avancer, que quelques ef- forts qu'il fît en fuite, elle toucha le but avant luy.

y y E IJé'vre ^ la Tortue' jettent tous deux de l'eau en l'air^ ^ il fort un torrent d'eau d'un rocher de rocaille j, qui femble ejlre le terme^ de la courje qu'ils ont entre^rife.

XXI. FABLE.

Le Loup & la Grue,

\^ N Loup pria une Grue de luy ofter avec fon bec un os qu*il avoLt dans la gorge. Elle le fit , &: luy demanda ré- compenfe. N'eft ~ ce pas aflez , dit le Loup, de ne t'avoir pas mangée?

J^ Ans un rond d'caUj att milieu d'une ah IcCj on ^oit le Loup (y la Grue, La Gru'é

A Çon hec dans la gueule du Loup^ qui jette de l'eau en ïair anjec abondance,

b iij

aOi L A B Y R I N TE

XXII. FABLE.

Le Milan & les Oïfeaux.

XJ'n Milan feignit de vouloir traiter les petits Oifeaux le jour de fa naiflan- ce, ^ les ayant rcccûs chez luy, les man- gea tous.

JL/ Ans un hajjtn ovale ^ fur un petit rocher,

efl le MiUn^ oui jette de l'eau en l'air: plu-

^eurs différents petits Oifeaux autour de luy

forment une ef^ece de gerbe, .^ ,.

XXIII. FABLE. Le Singe Roy.

{^ N Singe fut élu Roy par les Ani- mauXj pour avoir fait cent fingeries avec la couronne qui avoir efté apportée pour couronner celuy qui feroit élu. Un Re- nard indigne de ce choix, dit au nou- veau Roy quil vint prendre un trefor

DE Versailles. 13 qu*il avoit trouvé. Il y alla, & fut pris a un trébucher tendu , le Renard di^ foit qu'cftoit le trefor. ..

($^y/jilJ milim d'une efpece de cahînet de 'Verdure j, efl un hajfm tout entouré de flujieurs differens Animaux oui jettent de l'eau. Le Singe au milieu aJJtSj paroifl Je joUer avec la couronne., c^ fait un long jet en l'air. Le R^e^ nard a [on cojté Jemhle je moquer de luj.

XXIV- FABLE.

Le Renard & te Bouc.

yj N Boue & un Renard defcendîrent dans un puits pour y boire j la difficulté fut de s*en retirer. Le Renard proposa au Bouc de fe tenir debout, qull mon- teroit fur fes cornes, &: quêtant forti, il îuy aideroit. Quand il fut dehors , il fc moqua du Bouc, & luy dit: Si avois autant de fens que de barbe , tu ne fe- rois pas defcendu fans fçavoir com- ment tu en fortirois.

[b iiij

i4 L A B Y R I N T E

\y N njoh un puits de rocaille j duquel il Jort une greffe nappe d'eau. Le Bouc montre plai- famment la te fie ^ çy Jemhle Je plaindre dpâ Renard j qui hors du puits 'vomit encore dt l'eau fur luy^ pour l'injulten

XXV. FABLE.

Le Conjeil des Rats.

JL E s Rats tinrent confeil, pour fe ga- rantir d'un Chat qui les defoloit. L'un d'eux propofa de luy pendre un grelot au col. L'avis fut loiié , mais la difficulté fut grande à mettre le grelot,

($^yjiX)tour d'un petit hajjin exagone font plufeurs Rats ajjisj comme pour tenir confetl, ^i jettent de l'eau en l'air. Un plus gros que les autres^ au milieu du hajjin ^ tenant un grelot en fa patte, forme aujji un gros jet.

DE Versailles. z;

XXVI. FABLE.

Les Grenouilles & Jupiter,

JLEs Grenouilles demandèrent un jour un Roy à Jupiter, qui leur envoya une Poutre. Les Grenouilles fe moquèrent de ce Roy immobile , & en demandè- rent un autre. Jupiter leur envoya une Grue, qui les mangea toutes.

O "Dr le derrière efl la GrHb\ oui tient une Grenouille dans fin bec. Plujteurs Grenouilles^ fur une petite Poutre de bron'^e ^femblent^ en jettant de l'eau^ demander un autre Roy,

XXVII. FABLE.

Le Singe & le Chat.

J^E Singe voulant manger des marons qui eftoient dans le feu, fc fervit de la patte du Chat poqr les tirer.

t^ Labyrinte

Ij IJr une comille de hron^e doré portée p-ar des ej^eces de conjoles de mejme méuïU paroijt un hra:<^ier^ duquel il fort un gros jet. Le Sin- ^e^ en riant^ tire la patte au Chat, qui fem- ile s*en défendre»

XXVIII. FABLE.

Le Renard & les Raijîns,

\j N Renard ne pouvant atteindre aux Raifins d'une treille, dit qu'ils n'étoient pas meurs, ^ qu'il n'en vouloit point.

M J ^IJne treille qui entoure une manière de Grotte ruftique à jour^ il pend de belles grap^ pes de Raifin. Plujteurs Renards :, en dij^ren- tes poflures, jettent de l'eau; ^ du fonds ^ ^ des cojle:^^ de cette Grotte il fort des jets, dont l'eau forme des nappes j qui retomhtnt enjuite dans le hajjtn.

DE Versailles. 17

XXIX. FABLE.

V Aigle y le Lapn^ & tE/carbot.

I /A I G L E pourfuivant un Lapin , fut priée par un Efcarbot de luy donner la vie. Elle n*en voulut rien faire, & man- gea le Lapin. L'Efcarbot, par vengeance, cafla deux années de fuite les oeufs de lAigle, qui enfin alla pondre fur la rob- be de Jupiter. LTfcarbot y fit tomber fon ordure. Jupiter voulant la fecoiier, jetta les œufs de lAigle, & les caffa.

M^'Ai^e efl élevée fur un peth rocher^ ç^ 'vomit de l'eau par fon hec. Le Lapin O* VEfcarhot en bas forment deux jets,

XXX. FABLE.

Le Lo^p & le Porc- Epie.

\J N Loup vouloitperfuaderàun Porc- Epie de fe défaire de fes piquans, & qu'il

zS Labyrinte

en fcroit bien plus beau. Je le croy, dit le Porc -Epie; mais ces piquans fervent à me defFendre,

y^'Efl une manière de Grotte rufliaue , oùj dans des niches à jour^ ilj a des Porcs- Epies, dont les piquans font ingenieufement forme:(^ par l'eau. Aux deux cojle:^ on "voit des Loups qui vomijjent de l'eau dans le bajjin,

XXXI. FABLE.

Le Serpent a plujîeurs testes.

JL/Eux Scrpcns^Tun à pluficurs telles, l'autre à plufîeurs queues, difputoient de leurs avantages. Ils furent pourfuivis. Ge- luy à plufîeurs queues fe fauva au tra- vers des brouflailles, toutes les queues fuivant aifément la telle. L'autre y de- meura, parce que les unes de fcs telles allant à droite, les autres à gauche, el- les trouvèrent des branches qui les ar- relièrent.

DE Versailles. 2^

I ^ E Serpent a plujteurs tefies efi au mu lieu d'un bajjtn. Chaque tefle forme un jet d'eau. Celuy à plufieurs queues plus élevé j fait un gros jet en l'air,

XXXII, FABLE.

La Souris^ le Chat, & le petit Coc.

ij N E Souris ayant rencontré un Chat & un petit Coc, vouloit faire ami- tié avec le Chat ; mais elle fut effarou- chée par lcCoc,qui vint à chanter. Elle s'en plaignit à fa mère, qui luy dit: Ap- prend que cet animal, qui eft doux, ne cherche qu'à nous manger, de que l'autre ne nous fera jamais de maL

/y E petit Coc au milieu , le Chat (^ la Souris aux deux cofle"^ ^ forment trois jets.

. L A B Y R I N T È

XXXIII. fable;

Le Milan & les Colombes.

xJE s Colombes pourfuivies par le Mi- lan , demandèrent fecours à l'Efpervier, qui leur fit plus de mal que le Milan mefme.

J^ Ans un cabinet de treillage orne à'Af- chiteElure y ejl un bajjtn rond^, au milieu du^ quel le Milan auec des Colombes qu'il tient fous Jes ferres ^ forme une efj^ece de Gerbe tout autour de la corniche du Cabinet. Ilj a plu- feurs autres Colombes ^ qui jettent de longs traits d'eau dans le bajjtm ^ l' Ef^ervier fa- roiji en l'air j comme pour les défendre,

XXXIV. FABLE.

Le Dauphin & le Singe.

\J N Singe dans un naufrage fauta fur un Dauphin, qui le receût, le prenant

DE Ver s a I XL e s. 31 pour un homme. Mais luy ayant de- mandé s'il vifitoit fouvent le Piréc, qui cft un Port de mer 5 &c le Singe ayant répondu qu'il eftoit de fes amis, il con- nut qu'il ne portoit quunc befte, ôc le noya.

(z.yu,%J milieu d'un hajjin auarrê le Singe tranji de peur ^ efl monté fur le Dauphin, qui forme un beau jet,

XXXV. FABLE. Le Renard & le Corbeau,

yj N Renard voyant un fromage dans le bec d'un Corbeau, fe mit à louer Ion chant. Le Corbeau voulut chanter, & laifTa choir fon fromage, que le Renard mangea.

JL/£ Corbeau perché fur des branches "vo- mit de colère de l'eau contre le Renard , qui tenant le fromage, femble, en jettant de l'eau, fe moquer de luy.

31 ' Labyrinte

XXXVI. FABLE.

Le Cime & la Crue,

o

i ,A Grue demanda à un Cigne pour- quoy il chantoit. C'cft que je vais mou- rir, répondit le Cigne, & mettre fin à tous mes maux.

jL/ "V ^^c du Cigne ^ de celuy de la Grue il fort deux beaux jets d'eau,

XXXVII. FABLE.

Le Loup & la Tejie,

vJ N Loup voyant une belle teftc chez un Sculpteur, difoit: Elle cft belle j mais le principal luy manque, l'efprit, & le jugement.

($^yCLV milieu d'un haffm rond le Lou0 te^ nant une Tefle de marbre Jous fa Patte, for- me un gros jet d'eau,

XXXVIII.

DE Versailles. 35

XXXVIII. FABLE.

Le Servent & le Porc -Evic.

(^N Serpent retira dans fa caverne un Porc-Epic, qui s*eftant familiarifé , le mit à le piquer. Il le pria de fe loger ailleurs. Si je t'incommode, dit le Porc- Epic , tu peux toy - mefmc chercher un autre logement.

/ jE PorC'Epc 3 à Ventrée à* un petit 7V- cher en manière de caverne j jette de l'eau par tous les endroits de [on corps ; ce oui imite très - bien fes piquans: ^ le Serpent, au mi- lieu d'un hajjin, fait un jet d'eau»

XXXIX. FABLE.

Les Cannes & le pepip Barbet.

\j N petit Barbet pourfuivoit de gran- des Cannes à la nage. Elles luy dirent: "Tu te tourmentes en vain j tu as bien la

c

34 Labyrinte de Versailles. force de nous faire fuir , mais tu n*en as pas aflez pour nous prendre.

jLJ Ans un cahinet de treïUdge orné XAr* chkeélurcj j^lufieurs Cannes^ en tournant avec rapidité au milieu d'un bajjin ^ jettent de l*eau en l'air; ç^ on entend le petit 'Barbet^ mi ahoye après , en les fuivant.

\J N na f as prétendu pouvoir par ces courtes dejcrtptions ^ peindre par^ faitement la beauté & t agrément de toutes ces Fontaines, On a voulu feu- lement en donner quelque idée a ceux cfui ne les ont jamais veuès : ft) parce que les différentes beautez^ de VerfaiU les ne laijfent pas le temps de les ad- mirer toutes avec rejlexion y peutejhre mejme que ceux qui ont veù le Laby^ rinte y feront hien-aijes de s'en ra^ fraifchir la mémoire , f0 de voir avec loifir ce quils n'ont voir qucn courant.

EXPLICATI O N

DU PLAN DU LABYRINTE.

A T 'Entrée du Labym- 22 Le Milan & les Olfeaux..

-^— ^ f^' 2^ Le Singe Roy. |

B ïigure d'Efope. 24 Le Renard dr le Bouc.

C ïigure de 'l'Amour. 2.f Le Confeil des Rats.

1 Le Duc & les oifeaux. 26 Les Grenouilles & %ft*

2 Les Cocs é' la Perdrix. ter. ^ Le Coc é- le Renard. 27 Le Singe & le Chat.

4 Le Coc é- le Diamant. 28 Le Renard & les Raifins. $ Le chat fendu & les Rats. 2$ V Aigle y le Lafin, & lEk

6 L'Aigle é- le Renard. carbot. f

7 Les Paons & le Geny. $0 Le Loup dr le Porc - Epie

5 Le Coc é- le Ccc-d'lnde. ^i Le Serpent aplufieurs Te ç Le Paon dr la Pie. fies.

10 Le Serpent dr la Lime. ^2 La Souris, le Chat, & h

11 Le Singe drfes petits. petit Coc.

12 Le Combat des Animaux, s? Le Milan dr les Colom 7/ Le Renard dr la Grue. bes. 14 La Grue é- le Renard. s^ Le Dauphin à- le Singe, is La Poule dr les Pouffms. ss Le Renard & le Corbeauk 16 Le Paon & le RopgnoL ^6 Le Cigne & la Grue. V // Le Perroquet é- le Singe. ;/ Le Loup dr la Tejîe.

18 Le Singe Juge. ^8 Le Serpent & le Porc-

iSf Le Rat d* la Grenouille. Epie.

20 Le Lièvre & la Tortue. 39 Les Cannes & le Bar-

21 Le Loup d^ U Gru'é. het.

t L A B Y R I N T E ..

FJBLEI.

LEDUC

ET LES OISEAUX.

LE s Oifeaux en plein jour voyant le Duc pareftre. Sur luy fondirent tous à fon hideux afpec. Quelque parfait qu'on puiffe eftre, Qui n'a pas fon coup de bec?

i

DE ^:; Versailles.

4 L AB y BL I N T E

FABLE II.

LES C O C S

E T LA PERDRIX.

LA Perdrix bien batuë eut vn dé- pit extrcfmc Que les Cocs peu galands la traitafTenc

ainfi : Depuis voyant qu entr*eux ils en vfoient

de mefme , Patience, dit -elle, ils fe battent aufîi.

deVersaill^es^ ^

Labyrinte

FABLE III

LE C O C

E T

LE RENARD.

L

E Renard dit au Coc , vne paix

éternelle

i Eft conclue entre nous, defcends: ouïj„

deux Lévriers Viennent, répond le Coc, m*en dire

la nouvelle : Le Renard n*ofa pas attendre les Cou-

riers.

DE Versailles.

g; L A B y R I N T E

FABLE IK

LE COC

E T

LE DIAMANT.

LE Coc fur vn fumier grattoir^ lors quà fcs yeux Parut vn Diamant: helas^ dit -il, qu'en faire î Moy qui ne fuis point Lapidaire , Un grain d'orge me convient mieux*

DE Versailles. >

lo Labyrtn te

FA B L E K

LE CHAT PENDU

ET

LES RATS.

UN Chat faifoit le mort, dz prit beaucoup de Rats, Puis il s'enfarina pour déguifcr fa mine : Quand mefme tu ferois le fac à la fa- rine. Dit vn des plus rufez, je n^approche- rois pas,

DE Versailles.

II

fl

L A B Y R I N T E

FABLE ri.

L' A I G L E

a

ET

LE RENARD.

COmperes Se voifîns affez mal aflbrtis, A la tentation tous deux ils fuccom-

berent. Car TAigle du Renard enleva les pe- tits , Et le Renard mangea les Aiglons qui tombèrent.

DE Versailles. 13

14

Labyrinte

FABLE VIL

LES PAONS

E T

LE G E A Y.

OS E s-T u bien cacher tes plumes fous les noftres. Dirent les Paons au^ Geay rempli d'am- bition ? Qui s'élève au dcfTus de fa condition Se trouve bien fouvent plus bas que tous les autres.

DE Versailles, ij

l4 L A B Y R I N T E

FJBLE FUI.

LE COC

ET LE COC- D' INDE.

D

UCoc- d'Inde le Coc fut ja« loux, & crût bien >v QhI^I eftoit fon rival, mais il n*cn eftoic rien ; Car il' faifoit la roue, &c libre, de fans

affaire , Pour avoir feulement le plaifir de la faire.

DE Versailles. 17

,^:'

t8 L A B y «. I K X E

FABLE IX.

LE PAON

ET LA PIE.

LE Paon eft élu Roy comme vu fort bel Oifeau, La Pie en murmure, & s'irriçc Qujon ait peu d'égard au mérite. Eft -il feur qu'on foit bon parce que Ton eft beau?

PE Versailles.

ip

10 L A B Y R I N T E

FABLE X.

LE SERPENT

E T LA LIME.

LE Serpent rongeoit la Lime, Elle difbit cependant. Quelle fureur vous anime. Vous qui pafTcz pour prudent?

DE VEK.SAILLES* XI

■jconimnmnflimJmpiiiraniii**'^'^

22, Labyrikte

FABLE XL

LE SINGE

E T SES PETITS.

LE Singe fit mourir fes petits en efFet, Les ferrant dans fes bras d Vne étraintc

maudite. A force d'applaudir foy-mefmc à ce qu*on fait L'on en ctoufFe le mérite»

DE Versailles. ^^

14 Labyrinte

FABLE XII.

LE COMBAT

DES

ANIMAUX.

GUERRE des deux coftez ian- glante, & meurtrière ^ Dont pas vn ne voulut avoir le dé-

menty. Mais la Chauve - Souris trahiflant fou

party. No fa jamais depuis regarder la lu- mière.

P E V E R s A I L L E s. 2.J

u

Labyrinte,

FABLE XIII.

LE RENARD

ET

LA GRUE.

LE Renard voulut faire à la Grue un feftin. Le difné fut fervi fur vne plate afiîétef Il mangea tout, chez luy comme ail- leurs le plus fin. Elle de fbn long bec attrapa quelcjue miétc.

^•^

DE Versailles.

^7

1$ Labyrinte

FABLE XIK

LA GRUE

ET

LE RENARD.

LE Renard chez la Grue alla pa- reillement. Un vafe étroit, ^ long fut mis fu£

nape blanche. De la langue le bec fc vengea pleine- ment. Eft-il pas naturel de prendre re- vanche l

'/s

DE Versailles. 19

ï !

30 Làbyrinte

FABLE XK

LA POULE

ET

LES POUSSINS.

LA Poule, du Milan connoiflant les defleins. Sans fongcr quelle-mefme en cftoit pourfuivie^ Dans vne cage enferma fes Pouffins, Et les mit en prifon pour leur fauver la vie.

1

DE Versailles. 51

H'

5i Labyrinte

FABLE XVI

LE PAON

E T

LE ROSSIGNOL.

LE Paon dit à Junon, par ton di- vin pouvoir. Comme le Roffignol que nay-jc la

voix belle: N'eft-tu pas des Oifeaux le plus beau,

luy dit -elle? Croy-tu que dans le monde on puillc tout avoir?

de: Versailles.

53

34 L A B Y R I ^ T E

FABLE XVI I.

L9 PERROQUET

E T LE SINGE,

LE Perroquet eût beau par fon caquet Imiter l'Homme, il fut vn Perro- quet, Et s*habillant en Homme , fous le

linge Le Singe auffi ne pafla que pour Singe.

DE Versailles. ss

3^ Iabyrinte

FABLE XVIII.

LE SINGE

JUGE.

LE Renard en procès vint le Loup attaquer: Le Singe comme Juge écouta leurs re- queftes : Après il dit, je ne fçaurois manquer En condamnant deux fi méchantes bc- ftes.

D E.' V E S. S AILÉES^ J7

38 LabyrinTE

FABLE XIX:

LE RAT

E T LA GRENOUILLE.

LE Rat , & la Grenouille auprès d'vn marécage S*entretenoicnt en leur langage , Le Milan fond fur eux. Et les mange tous deux.

DE Versailles. 3^

. - T^^^^mmmummmmmmimmnimii'i'^'''''''''''

\

40 L A B Y R I N t E r

FABLE XX-

LE LIÈVRE

ET

LA TORTUE.

LE Lièvre & la Tortue alloicnt pour leur profit : Qui croiroit que le Lièvre eût demeu- ré derrière? Cependant je ne fçay comme cela fe

fit.

Mais enfin la Tortue arriva la pre- mière.

DE Versailles.

"'"'"''^-/wruninrenranmitiU'uuiorAiiipqnasnijiiwunmiiDW'iwiJiwinao:

\

41 . L A B Y R I N T E

FABLE XXI.

LE LOUP

ET LA GRUE.

LA Grue ayant tiré de la gorge du Loup Un os de fon long bec qui le prefToit

beaucoup : Il n'a tenu qu'à moy de vous manger^

Commère, Luy dit le Loup ingrat, & c'eft voftrc falairc.

{

DE Versailles. 43

\

L A B Y R I N T

FABLE XXII.

LE MILAN

ET

LES OISEAUX.

E Milan vne fois voulut payer

JLrf fa feftc

Tous les petits Oifeaux par luy furenÊ

priez j Et comme à bien difher Taffiftancc

cftoit prefte. Il ne fit qu vn repas de tous les Con-

viez»

/'

De Versailles. 45

V

4^ La'byrinte

FABLE XXIII.

LE SINGE

ROY.

LE Singe fut fait Roy des autres Animaux , Parce que devant eux il faifoit mille

fauts: Il donna dans le piège ainfi qu Vne au- tre Befte, Et le Renard luy dit. Sire, il faut de la tefte.

/

PE Versaili.es. 47

flirni»IIMIIIMnniimrnniUmrlnnnh""'"i;;;i;;V'giimmjiiifninmii!nrilliliiniriiiminifimiiijiiiiii»iiiniiinmmrniiiii,irin-;TT.imin

\

L A B Y RI NT E

FABLE XXIK

LE RENARD

ET

LE BOUC.

T

Ou S deux au fond dVn Puits taciturnes, & mornes De s'affifter iVn Tautre avoient pris le

parti : Le Renard pour fortir fe hauflant fur

fcs cornes. Fit les cornes au Bouc après qu*il fut forti.

PE Versailles* 49

50 L À 5 Y R î NT E

FABLE XXK

LE CONSEIL

DES RATS.

L

E Chat cftant des Rats l'advcrfai- rc implacable. Pour s en donner de garde, vn d'en-

tr'eux propofa De luy mettre vn grelot au coû, nul

ne lofa : De <juoy fert vn confeil qui n'eft point pratiquable?

^^

DE Versailles.

yt

\

jx Labyrinte

FABLE XXFI.

LES GRENOUILLES

E T JUPITER.

UN E Poutre pour Roy faifoit peu de befognc. Les Grenouilles tout haut en murmu-

roient déjà: Jupiter à la place y mit vne Cigogne; Ce fut encore pis, car elle les mangea.

DE Versailles. 55

;4 LabYRINTE

FABLE XXVIL

LE SINGE

E T

LE CHAT.

DU Singe icy l'adrefTe éclate. Mais celle du Chat paroift peu. Quand il donne à l'autre fa patc Pour tirer les marons du feu.

DE Versailles. 55

^6 Labyrinte

FABLE XXVIIl

LE RENARD

E T

LES RAISINS.

LE s plaifis coûtent cher, & qui les a tout purs? De gros Raifins pendoient, ils eftoicnt beaux à peindre. Et le Renard n y pouvant pas attein- dre. Ils ne font pas, dit-il, encore meurs.

DE Versailles. 57

;8

LABYE.INTB

FABLE XXIX.

r A I G L E,

LE LAPIN ET UESCARBOT.

L'Aigle prit le Lapin, l'Efcar- bot fon comperc Intercéda pourtuy touche de la mifere^ L'Aigle ne laifla pas pourtant de le

manger. L'autre cafla fes œufs, afin de s'en ven- eer.

^^

DE Versailles. ^^

\

Co

Labyrinte

FABLE XXX.

LE LOUP

E T

LE PORC-EPI C.

UN jour au Porc -Epie difoit le Loup fubtil^ Croyez -moy, quittez-là ces piquans^

ils vous rendent Defagrcable^ôi laid: Dieu m'en garde,

dit-il. S'ils ne me parent pas, au moins ils me défendent.

j

PE Versailles- Ci

"h

Ct

Labyrinte

FABLE XXXI.

LE SERPENT

PLUSIEURS TESTES.

Pluralité' de Telles impor- tune. Un Serpent en eut fept, vn autre n'en

eut qu'vne. Il pafla, le premier eut de grands cm-

baras : Un Chef eft abfoiu , plufieurs ne le font pas,

^5f»

/

DE Versailles, c^

%

*\,

C4 L A B Y R I N T E

FJBLE XXXI L

LA SOURIS,

LE CHAT,

E T LE PETIT COC.

A La vieille Souris difoit jeune fille. Je hay le petit Coc, j aime le petit Chat. Le Chat, répond fa mère, ahî ceft vn

fcelcrat. Mais le Coc n*a point fait de mal à ta famille.

/

PE Versailles. 6s

L A B Y R I N T E

F JB LE XXX m

LE MILAN

E T

LES COLOMBES.

LE s Colombes en guerre avecque le Milan Veulent que TEpervier à leur tefte de- meure. Mais leur condition n*en devient pas

meilleure. Ayant vn advcrfaire, ôc de plus vn ti- ran.

DE VtB,KS AILLES. 67

^8 L AB Y R I NT E

FABLE XXXIV.

LE DAUPHIN

ET LE SINGE.

LE Dauphin fur fon dos portoit le Singe à nage , Et reconnut au premier mot Qull neftoit pas vn homme, oU que

c'eftoit vn fot, Ainfi ne voulut pas s'en charger davan-

tage.

^^^

DE Versailles, c^

70

Labyrinte

FABLE XXXV

LE RENARD

E T

t

LE CORBEAU.

LE Renard du Corbeau loua tant le ramage. Et trouva que fa voix avoit vn fon fi

beau, Qujenfin il fit chanter le malheureux

Corbeau Qui de fon bec ouvert laiffa choir vn

fromage.

«ô^^

mmmutnnuunnumtaiiifiLUTUimmBioniaDJuugiiiaoflidnMPJnjmpurtunminujviuniiurjjjiiuHijmmninmnBmma

/./• C/rrc /

72. Labyrinte

FABLE XXXVI.

LE C I G N E

ET

L A G R U Ë.

A Grue interrogcoit le Cigne dont le chant Bien plus qu a Tordinaire eftoit doux

& touchant. Quelle bonne nouvelle avez-vous donc

receûë ? C'eft que je vay mourir^ dit le Cignc à la Grue.

DE Versailles. 73

74 Labyrinte

FABLE XXXVII.

LE L O U P

E T

LA TESTE.

UN Loup non fans merveille en- tra chez vn Sculpteur, Il n'y va pas fouvent vne pareille

Befte: Voyant vne Statue , il dit, La belle

Tcfte! Mais pour de la cervelle au dedans, fer- viteur.

DE Versailles. 75

I " t>

Le CU

7^ Labyrïnte

FABLE XXXFIIL

LESERPENT

ET LE PORC-EPIC.

L

E Serpent trop civil par vnc grâ- ce cxtrefmc Reçoit le Porc- Epie, après il s'en repcnr.

Sortez d'icy, dit le Serpent: L'autre comme vn ingrat. Sortez d'icy vous - mefme.

o

V

E Versailles. 77

iciiiimiiiiuitniinDnMiiwaiiiaMnnininiinBOflpiimifniiintm

78

Labyrinte

FABLEXXXIX.

LES CANNES

ET

LE BARBET.

CE Barbet en veut à ces Can- nes, Mais par elles il eft inftruit Qu^il eft par fois des vœux auffi vains

que profanes, Et qu'on ne force pas toujours ce qu'on pourfuit.

^^

DE Versailles. 75>

TABLE

DES FABLES.

Fable ^' T ^ Duc ^ les Oi^

•^-^ fcaux. page z

Fable II. Les Cocs ^ la Perdrix,

Fable \\\. Le Coc^ le Renard, 6 Fable \N , Le Coc çjt* le Diamant. S Fable Y, Le Chat fendu cjST l^s Rats, 10

Fable VI. LAï^e ^ le Renard, iz Fable VII. Les Paons O* /^ Geay,

H Fable VIII. Le Coc çy le Coc-dLn-

de, i6

Fable I X. Zf Paon ^ la Pie, iS

Fa L B E X, Le Serpent c^r ^ Lime,

20

Fable XI. Le Singe ç^ Je s petits, i z Fable XII. Le Combat des Animaux,

H

F

Table des Fables. Fable XIII. LeRenard^ la Gmë.i^ Fa B L E XIV. Ld Gmëi^ le Renard zS Fable XY. La Poule e^ les Pouf- fins, 30

F A B L E X V I. Z.e Paon c;^ le RoJJignoL

52- Fable XVII. Le Perroquet O* le Sin-^

Fable XVIII. Le Singe Juge. ^6

Fable XIX. Le Kat S* l^ GrenouïL

le, ^ ^8

Fable XX. Le Lièvre ^ la Tortue.

Fable XXI. Le Loup c^ la Grue.^i Fable XXII. Le Milan c^ les Oi- féaux. ^^

Fable XXIII. Le Singe Roy. ^^f

Fable XXIV. Le Renard^ le Bouc, ^i Fable XXV. Le Confeil des Rats, jo Fable XXVI. Les Grenouilles c^ Jupi- ter. JZ Fable XXVII. Zf Singe f0 le Chat.j^ Fable XXVIil. Z.e Renard ^ les

Raijîns» j^

ù

Table des Fables. Fable XXIX. VAï^e, le Lapin^

f0 lEfcarbot, j8 Fable XXX. Xe Loup ^ k Porc-

Epie, 6q

Fable XXXI. Z.f Serpent à plu^

Jieurs tefies, 62, Fable XXXIl. Lu Souris » le Chat,

^ le petit Coc. 6"^ Fable XXXIIL Le Milan Q^ les Co^

lombes, 66

Fable XXXIV. Le Dauphin O" l^

Singe, 6S

Fable XXXV. Le Renard O' l^ Cor-

beau. 70

Fable XXXVI . Le Cigne ^ la Grue'.

71 Fable XXXVII. Le Loup ^laTeJte.

Fable XXXVIII. Le Serpent ^ le

Porc " Epie, 76

Falbe XXXIX. Z-e^ Qanms O* l^

Barbet, 7S

^^

A PARIS, DE L'IMPRIMERIE ROYALE,

PAR

SEBASTIEN M A BRE-C R A MO I S Y,

Direâ:eur de ladite Imprimerie. f _

M. D C. L X X V I I.

M*

O :

GEm CENTEi?